Noël est né dans des temps très anciens, au moment du solstice d’hiver. Une période charnière, pendant laquelle avaient lieu, dès l’antiquité, de nombreuses célébrations vouées au culte du dieu des semailles et de la fertilité, Saturne.

Les « Saturnales », qui se déroulaient du 17 au 24 décembre, semblent avoir un lien incontestable avec la « Nativité », née quant à elle avec la chrétienté. Il n’y a en effet aucune certitude quant au jour exact de la naissance de Jésus. La date du 25 décembre n’a été arrêtée qu’en 354, par le Pape Libère…

Les Saturnales étaient pour les Romains une fête très populaire. C’était une sorte de carnaval évoquant l’âge d’or, sur lequel régnait Saturne, et le passage de la vie sauvage à la vie civilisée. Commencées le 17 décembre, les réjouissances se poursuivaient les jours suivants; à une époque, elles durèrent jusqu’à sept jours. Sept jours de festin, de cris et de rires.

On s’invite, on se fait des cadeaux, on s’offre des chandelles de cire, des figurines de pain ou de terre cuite. C’est le monde à l’envers : les esclaves commandent à leur maître et ceux-ci les servent à table. On ne revêt plus la toge, mais tout le monde porte la tunique, vêtement des pauvres et des esclaves, ainsi que le bonnet de la liberté, ou pileus libertatis, coiffure des esclaves affranchis. Une foule exubérante envahit les rues, de nuit comme de jour, aux cris de « Io Saturnalia ! »

Quant au sapin de Noël, il faut remonter là encore très loin pour en trouver l’origine. Considéré par les Celtes comme le jour de la renaissance du Soleil, le 24 décembre était en effet associé à l’épicéa, symbole de l’enfantement. C’est en 1521 que l’arbre de Noël, proche de celui qu’on connait aujourd’hui, aurait fait sa première apparition, en Alsace. Comme il était difficile, au mois de décembre, de trouver un pommier avec ses fruits, ce fut le sapin qui fut choisi pour symboliser l’arbre du paradis, surmonté d’une pomme pour commémorer le fruit du péché.

Il devint également signe d’immortalité, comme il ne perdait jamais ses feuilles. Les habitants ont commencé à couper les arbres encore verts lors de la Saint Thomas (21 décembre) et à les décorer de roses, de pommes (faisant référence à Adam et Ève), de confiseries et de petits gâteaux dès le XVIe siècle afin de passer de joyeuses fêtes…`

Sol Invictus (latin pour « Soleil invaincu ») est une divinité solaire dont le culte est apparu dans l’Empire romain au IIIe siècle. Il reprend des aspects de la mythologie d’Apollon et du culte de Mithra, et connait une grande popularité dans l’armée romaine.

L’empereur Aurélien (270-275) lui assure une place officielle à Rome en proclamant que le « Soleil invaincu » est le patron principal de l’Empire romain, en inaugurant un nouveau temple en son honneur le 25 décembre 274, et en faisant du 25 décembre une fête officielle appelée le « jour de la naissance du Soleil invaincu » (du latin dies natalis solis invicti) et la date du solstice d’hiver – qui tombait pourtant alors, comme aujourd’hui, le 21 décembre Cette fête vient alors se placer dans le prolongement des Saturnales, une période de fête ancienne qui fut la plus importante de Rome.

Pour la nuit la plus longue de l’année, on brûlait une énorme bûche, mais pas n’importe laquelle. Elle devait avoir une notion de sacré. Le jour du solstice, on renversait un peu de vin ou d’huile dessus en offrande. La bûche était déposée dans le foyer par l’aîné et le cadet de la maison, symbole de la famille et de la transmission. Il y avait tout un cérémonial! Selon les régions, elle brûlait uniquement la nuit de Noël ou jusqu’à l’Épiphanie, soit 12 jours après, pour représenter l’année.