✨ Mythes et squelettes : quand les élèves font parler les os

Nuit des Musées au Muséum de Toulouse

Le 18 mai 2021, à l’occasion de la Nuit européenne des musées, le Muséum de Toulouse s’est transformé en théâtre vivant où mythologie antique et sciences naturelles se sont entrelacées grâce à un projet pédagogique hors norme.

Les visiteurs venus déambuler dans le célèbre mur des squelettes ont eu la surprise d’être guidés par… des élèves latinistes ! Ces jeunes apprentis médiateurs, après plusieurs semaines de préparation, ont proposé des visites commentées mêlant zoologie, étymologie latine et récits mythologiques. Une expérience immersive, ludique et érudite, qui a séduit petits et grands.

🐻 De l’ours à Callisto, du squelette au ciel

Chaque squelette exposé devenait le point de départ d’un voyage à travers les mots et les mythes :

  • L’ours brun donnait lieu à la légende de Callisto, transformée en ourse par Zeus, puis élevée au rang de constellation.
  • La tortue réveillait les vers d’Homère et la ruse d’Hermès, inventeur de la lyre grâce à une carapace abandonnée.
  • Le crabe, discret en vitrine, prenait vie dans le combat d’Héraclès contre l’Hydre, et s’élevait au rang de signe zodiacal.
  • L’aigle royal s’animait sous les traits du rapace de Zeus enlevant Ganymède vers l’Olympe.
  • Et le calamar géant, monstre abyssal, devenait Kraken, né de l’imaginaire nordique, puis repris par Hugo et Verne.

Un projet interdisciplinaire

Ce projet a permis de croiser langue latinesciences naturellesmythologie gréco-romainehistoire de l’art et prise de parole en public. Chaque élève a conçu une fiche mêlant informations scientifiques, origine étymologique latine et narration mythologique, souvent illustrée par des œuvres (statues, tableaux, constellations).

Le tout a été présenté en autonomie, en soirée, face à un public de curieux, dans un cadre prestigieux. Un défi relevé haut la main, qui a permis de réinvestir les savoirs hors de la salle de classe et de donner du sens à l’étude du latin à travers une rencontre concrète avec les objets du patrimoine.

Une transmission vivante de la culture antique

En replaçant les mythes au cœur de la modernité muséale, les élèves ont prouvé que la culture antique n’est pas figée, mais au contraire vivante et inspirante. Leur travail a suscité des sourires, des étonnements, et des échanges passionnés.

Comme le disait Ovide, Mutantur formae, non tamen interit – « Les formes changent, mais rien ne disparaît vraiment ». Grâce à eux, les mythes ont ressuscité le temps d’une nuit… au cœur du Muséum.