Comment relier les merveilles mécaniques de l’Antiquité aux technologies les plus récentes ? C’est le pari audacieux relevé par les élèves et enseignants du collège Jean Rostand à Balma. Leur projet « Des automates antiques à l’intelligence artificielle », mené dans le cadre du concours CGénial, a permis de redonner vie aux inventions de l’ingénieur grec Héron d’Alexandrie tout en y intégrant programmation, impression 3D et intelligence artificielle.

Un automate antique… version XXIᵉ siècle

Les Anciens rêvaient déjà de machines capables d’imiter le vivant. Héron d’Alexandrie avait conçu une servante mécanique capable de verser du vin et de l’eau. À partir de textes grecs originaux, les collégiens ont reproduit ce mécanisme, mais en l’adaptant aux enjeux contemporains : grâce à une caméra et à un programme d’IA, l’automate reconnaît l’âge du visiteur et limite le nombre de verres servis afin de sensibiliser à la lutte contre l’alcoolisme.

Une aventure collective et interdisciplinaire

Le projet a mobilisé une trentaine d’élèves, répartis en équipes :

• Programmation et IA : création d’algorithmes sur Scratch et mBlock, reconnaissance faciale et gestion des données par listes.
• Modélisation et structure : impression 3D de l’amphore, du bras articulé et même du visage inspiré d’un buste d’Auguste conservé au Musée Saint-Raymond de Toulouse.
• Langues anciennes : traduction des textes grecs décrivant les automates, étude des mythes (Héphaïstos, Pygmalion) et réflexion sur l’évolution des mots « robot » et « automate ».
• Éducation musicale : composition de musiques assistées par ordinateur pour accompagner le service du vin, avec des sons différents selon que la demande est acceptée ou refusée.

Une ouverture sur la société et la culture

Au-delà des savoirs techniques, ce projet a permis aux élèves de s’interroger sur les dérives et les promesses de l’intelligence artificielle : du film Matrix aux prothèses médicales, ils ont découvert que science et philosophie dialoguent encore aujourd’hui. La collaboration avec le Quai des savoirs et le Musée Saint-Raymond a renforcé l’ancrage culturel et scientifique de cette expérience.

Voici le cours en Langues anciennes et en Technologie ; https://assoludendo.fr/cours-sur-les-automates-antiques/

Un bilan enthousiasmant

Les élèves ont appris à travailler ensemble, à croiser les disciplines et à donner du sens concret à leurs apprentissages. Leur automate n’est pas seulement une prouesse technique : il incarne la conviction que l’innovation gagne à s’inspirer du passé pour répondre aux défis d’aujourd’hui.

En sus de l’automate, les élèves ont produit une exposition qui a agrémenté le stand lors du concours Génial auquel nous avons participé ;

Comme le conclut l’équipe :

« On peut faire de l’art avec le numérique, et de la science avec les langues anciennes. »

Un projet qui a permis d’obtenir le second prix du concours CGénial en 2022 et du Concours Faites de la science 2022.