Un passé simple si simple… ment drôle !

Le passé simple est l’un de ces temps verbaux qui suscitent souvent des grimaces en classe. Jugé vieillot, difficile à mémoriser et éloigné des usages de l’oral, il est fréquemment perçu comme inutile par les élèves. Pourtant, il reste incontournable pour comprendre et analyser les textes littéraires, en particulier les récits du XIXe siècle et les grands classiques étudiés au collège.

Comment transformer ce temps redouté en un outil attrayant, stimulant et même source de plaisir ? C’est là qu’intervient le jeu « Passé simple… ment drôle », qui propose d’aborder la conjugaison par le biais de calembours.


Le principe du jeu

Chaque carte contient une phrase au passé simple qui cache un jeu de mots.
Exemple :

  • « Avec ces frites, vous m’épatâtes. »
    → Verbe conjugué : épatâtes (2e personne du pluriel, verbe épater).
    → Calembour : rapprochement avec patates.

L’élève doit identifier le verbe conjugué, donner son infinitif et expliquer le jeu de mots. Ainsi, le travail sur la langue se fait dans un contexte ludique, où l’humour favorise l’attention et la mémorisation.


Les intérêts pédagogiques

Ce jeu peut trouver sa place dans plusieurs temps de la classe et apporte des bénéfices variés :

  • Réinvestir la conjugaison : en manipulant des formes verbales insérées dans des phrases concrètes, les élèves révisent sans passer par la liste sèche des terminaisons.
  • Associer apprentissage et plaisir : l’humour des calembours rend le travail plus engageant, et les élèves se rappellent plus facilement des formes en raison du contexte drôle.
  • Stimuler la créativité : au-delà de la reconnaissance, les élèves peuvent inventer leurs propres phrases-calembours. Cette activité mobilise leur imagination et développe leur aisance à manipuler le langage.
  • Renforcer la conscience phonologique et lexicale : les jeux de mots reposent sur la proximité sonore entre les formes conjuguées et d’autres mots, ce qui incite les élèves à prêter attention aux sons et aux sens.
  • Favoriser la coopération : en équipe, les élèves débattent, confrontent leurs hypothèses et construisent la solution ensemble.
  • Préparer à la lecture littéraire : en se familiarisant avec les formes du passé simple, les élèves abordent plus sereinement les récits classiques où ce temps est omniprésent.

Trois façons de jouer

  1. Le Décodeur (jeu collectif)
    L’enseignant lit une phrase à voix haute. La classe doit repérer le verbe conjugué, donner l’infinitif et expliciter le calembour. Chaque bonne réponse rapporte un point.
  2. Les Cartes Délirantes (jeu en équipes)
    Chaque groupe reçoit cinq cartes-phrases. Il doit en expliquer trois correctement (verbe, infinitif et jeu de mots). Les cartes réussies sont conservées comme points. Si une équipe se trompe, une autre peut « voler » la carte en proposant la bonne réponse.
  3. L’Inventeur de calembours (activité créative)
    L’enseignant fournit un verbe au passé simple, et les élèves doivent imaginer une phrase drôle qui joue sur les sons. Par exemple : « Nous mîmes du temps à comprendre la pièce de théâtre, mais elle valait le détour. » La classe vote ensuite pour la phrase la plus originale.

Pourquoi ce jeu fonctionne-t-il ?

Le passé simple n’est plus présenté comme un tableau froid de terminaisons, mais comme un objet de curiosité et de jeu. Les élèves découvrent que derrière ces formes difficiles se cachent des occasions de rire, de créer et de partager.

Cette approche modifie leur rapport affectif à la conjugaison : au lieu de percevoir le passé simple comme une contrainte, ils le voient comme un outil vivant, qui permet de jouer avec la langue. L’apprentissage devient plus durable car il est associé à des émotions positives et à une activité collective.


En classe

Le jeu peut être utilisé de plusieurs manières :

  • en rituel de début ou de fin de cours pour réviser rapidement,
  • en activité de remédiation pour des élèves qui peinent à mémoriser les formes,
  • en projet collectif, en constituant un recueil de calembours inventés par la classe,
  • ou encore dans le cadre d’un atelier ludique lors d’une semaine de révisions.

En rendant la conjugaison drôle et créative, « Passé simple… ment drôle » réconcilie les élèves avec un temps souvent redouté. Et si, finalement, le passé simple devenait leur temps préféré ?

Le jeu, réservé aux adhérents, est ici ;