Cette activité pédagogique est centrée sur un extrait clé des Métamorphoses d’Ovide (Livre I, vers 438-451) , narrant le célèbre combat entre le dieu Apollon et le serpent Python, et l’institution des Jeux Pythiques qui en découla. L’objectif est de mêler la lecture du latin à l’analyse critique de traduction, permettant aux élèves de développer leur rigueur linguistique et leur compréhension du mythe.

I. Objectifs pédagogiques clés

L’étude de cet extrait vise à atteindre plusieurs compétences fondamentales :

  • Compréhension du sens : Comprendre l’épisode mythologique de la victoire d’Apollon sur Python et l’origine des jeux en son honneur.
  • Analyse du latin : Identifier et analyser le vocabulaire, la syntaxe, et les éléments grammaticaux clés (cas, temps des verbes, nature des mots).
  • Rigueur de traduction : Développer le sens critique en distinguant une traduction fidèle d’un « leurre » vraisemblable.

II. L’extrait et son contexte

Le passage étudié décrit la naissance du monstre Python (procréé par la Terre contre son gré), sa terreur pour les jeunes peuples, puis son élimination par Apollon, le dieu archer. Le texte se conclut par l’établissement des Jeux Pythiques , où les vainqueurs étaient couronnés de feuilles de chêne (aesculeae frondiscar le laurier n’existait pas encore.

Ovide, Métamorphoses, Livre I, v. 438-451

Illa quidem nollet, sed te quoque, maxime Python, tum genuit, populisque nouis, incognita serpens, terror eras : tantum spatii de monte tenebas.

(…)

III. Le cœur de l’activité : démasquer les leurres

L’activité principale repose sur un questionnaire à choix multiples où, pour chaque vers latin, plusieurs propositions de traduction sont offertes (a, b, c, d).

Consigne pour l’élève :

  • Sélectionnez la lettre (a, b, c ou d) qui correspond à la traduction la plus juste et la plus fidèle au texte original.
  • Critère de sélection : Une traduction correcte respecte le sens, mais aussi, si possible, la syntaxe et les éléments grammaticaux clés (cas, temps des verbes, sujets et compléments).

Exemple d’analyse : vers 12

Latin (v. 449)Traduction (a)Traduction (b)Traduction (c)Traduction (d)Correct
uicerat, aesculeae capiebat frondis honorem.étaient honorés d’une couronne de feuilles de chêne recevait l’honneur de la feuille de laurier [cite: 12]recevait l’honneur de la feuille du chêne [cite: 12]le vainqueur recevait le prix de la feuille d’un chêne [cite: 12](a) 

Analyse : la traduction exacte indique que les vainqueurs étaient honorés d’une couronne de feuilles de chêne. Les options fausses sont des leurres.

Pièges à éviter (aide pour les élèves)

Les traductions fausses sont conçues pour être vraisemblables. Elles peuvent délibérément :

  • Mélanger les cas : Confondre un sujet pour un complément.
  • Utiliser de faux-amis (mots latins et français similaires ayant des sens différents).
  • Ignorer les négations ou mal interpréter les temps des verbes.

IV. Aspect ludique et pédagogique (pour les élèves)

  • Le mythe est captivant : l’extrait raconte le combat spectaculaire d’Apollon, un dieu archer, contre un serpent monstrueux (Python), et l’instauration des Jeux Pythiques. Les mythes sont intrinsèquement plus engageants que de simples phrases d’exercices.
  • Défis de détective linguistique : l’activité demande aux élèves non seulement de traduire, mais de choisir entre plusieurs options qui semblent correctes, jouant le rôle de « détectives » pour démasquer les « leurres ». Cela stimule l’attention aux détails.
  • Apprentissage par l’erreur (et les pièges) : l’existence de traductions fausses mais vraisemblables (les leurres) oblige les élèves à se concentrer sur la précision grammaticale et syntaxique. Ils apprennent à repérer les erreurs courantes comme les faux-amis ou les mélanges de cas.
  • Format dynamique : le format QCM est rapide, moins intimidant que la traduction intégrale de longs vers, et permet un engagement soutenu.

V. Facilité de correction (pour l’enseignant)

  • Correction instantanée et objectivité : le format QCM élimine la subjectivité de la notation. Une grille de correction (comme celle que j’ai établie précédemment) permet une vérification ultra-rapide (un simple comptage de bonnes réponses).
  • Diagnostic rapide des difficultés : en examinant les erreurs, l’enseignant peut rapidement identifier si la classe ou un élève a du mal avec :
    • Le lexique (si les élèves choisissent des faux-amis).
    • La syntaxe (si les élèves mélangent sujets et compléments).
    • Les structures spécifiques (par exemple, le cum + subjonctif ou les propositions infinitives, si ces structures sont présentes et mal traduites).
  • Correction partagée simplifiée : sa correction peut être effectuée collectivement et oralement en classe, chaque élève justifiant pourquoi une option est correcte et pourquoi les autres sont fausses. L’enseignant se concentre sur l’explication, et non sur la correction individuelle.

Cette activité transforme l’exercice de traduction souvent perçu comme ardu en un jeu de piste linguistique structuré, bénéfique à l’apprentissage et peu exigeant en temps de correction.