
Et si on réinventait la poésie à partir d’un simple mot choisi au hasard ? C’est le défi que j’ai proposé à mes élèves, et le résultat a été à la fois surprenant, inspirant… et fédérateur !
Le principe
Chaque élève a ouvert son anthologie poétique à une page au hasard et a choisi un mot dans le poème trouvé. Un mot qui résonne, intrigue, fait rêver ou sourire.
Ce mot a ensuite été écrit sur une étiquette aimantée ( https://assoludendo.fr/cartes-a-aimanter/) et positionné sur le tableau. En quelques minutes, nous avions 18 mots visibles, à la fois disparates et poétiques, posés là comme une mosaïque d’univers.
Le défi : composer un poème en utilisant tous ces mots. Liberté totale sur le ton, la forme, la longueur. L’unique contrainte : intégrer ces 18 mots choisis par la classe.

Une contrainte qui libère
Contre toute attente, cette activité a débloqué la créativité. Les mots, choisis par les autres, devenaient des appuis, des surprises, des tremplins. Les élèves, souvent bloqués par la fameuse « angoisse de la page blanche », ont plongé dans l’écriture avec une énergie inattendue.
Certains poèmes étaient très lyriques, d’autres teintés d’humour ou d’absurde. Tous reflétaient la personnalité de leurs auteurs, tout en étant nés d’un vocabulaire commun, partagé.
Un moment de partage et de valorisation
Une fois les poèmes terminés, chaque élève a lu le sien à voix haute. Puis, la classe a procédé à un vote anonyme pour élire :
- le poème le plus poétique,
- le plus original,
- et celui qui utilisait le plus habilement les mots imposés.
Les gagnants ont été chaleureusement applaudis, et tout le monde est reparti avec le sentiment d’avoir relevé un beau défi.

Pourquoi ça marche ?
- Collaboration indirecte : les mots choisis sont ceux des camarades, mais chacun écrit seul. On se sent soutenu sans pression.
- Valorisation de l’imaginaire : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.
- Créativité par la contrainte : paradoxalement, avoir une liste imposée libère l’inspiration.
- Motivation par le jeu : le tableau aimanté, le vote final, tout participe à créer une dynamique bienveillante et stimulante.
Cette activité simple à mettre en place devient un véritable atelier de création poétique, accessible à tous, et parfaitement adaptable selon le niveau ou l’objectif. Elle permet de travailler le lexique, l’expression écrite, l’écoute, la lecture à voix haute… tout en rendant la poésie vivante et joyeuse.

Et si on recommençait avec des mots trouvés dans une chanson ? Ou dans une affiche de cinéma ? Les variantes sont infinies…
