Voyager sans bouger : quand les contraintes font décoller l’imaginaire

Explorer le monde… sans jamais quitter la salle de classe ? C’est le pari de cette activité d’écriture ludique et stimulante, où les élèves doivent envoyer une carte postale depuis un lieu donné (forêt, plage, ville, montagne…) sans utiliser les mots qu’on attendrait naturellement, tout en insérant des mots complètement décalés. Résultat : des textes pleins d’humour, de créativité, et parfois de poésie absurde. Je me suis inspirée d’une activité de Je Bouquine spécial Vacances.


Le principe

Chaque élève doit écrire un petit mot à un(e) ami(e), comme s’il ou elle se trouvait dans un lieu connu. Mais pour stimuler l’imagination, certains mots sont interdits (ceux que l’on emploierait d’habitude), tandis que d’autres, inattendus, sont obligatoires.

Par exemple, pour écrire depuis la plage, impossible de parler de sable, mer ou soleil. En revanche, il faudra placer les mots “igloo”, “écharpe” ou “sapin de Noël”. Tout l’intérêt est de jouer avec les codes, détourner les attentes et recomposer un univers par l’imaginaire.


Objectifs pédagogiques

  • Développer l’inventivité lexicale et syntaxique
  • Travailler la reformulation et l’écriture descriptive
  • Explorer les notions de stéréotype et de représentation
  • Favoriser l’humour et la prise de distance avec les codes d’écriture

Mise en œuvre

  • Étape 1 : chaque élève pioche ou choisit un lieu de carte postale (ville, plage, montagne, forêt…).
  • Étape 2 : chaque carte propose une liste de mots interdits et de mots obligatoires pour chaque lieu.
  • Étape 3 : les élèves rédigent leur carte postale en respectant les contraintes.

Exemple de contrainte pour « la forêt » :

  • Mots interdits : arbres, feuilles, vert, mousse, nature
  • Mots obligatoires : gratte-ciel, bouton de chemise, machine à café, sirène de police

Résultat ? Une forêt qui ressemble à une ville étrange ou à un rêve surréaliste.


Pourquoi ça fonctionne ?

Parce que les élèves adorent les défis absurdes et décalés. En les privant des mots faciles et attendus, on les pousse à chercher, à contourner, à inventer. Les contraintes deviennent des tremplins pour la créativité. Et très vite, les cartes postales deviennent des récits drôles, étranges ou poétiques.


Un projet à décliner

  • Dans le cadre d’une séquence sur le regard personnel ou l’écriture d’invention
  • Pour une correspondance imaginaire entre classes
  • En préparation à un travail sur les récits de voyage, les utopies/dystopies ou les mondes imaginaires

Voyager sans bouger, c’est surtout apprendre à écrire autrement, à jouer avec la langue, et à découvrir que parfois, ce sont les contraintes qui libèrent l’imaginaire.