
Une fiche de synthèse « tout-en-un » pour l’analyse littéraire
Nous faisons tous le même constat en classe : face à un texte, nos élèves ont souvent tendance à transformer l’exercice du commentaire ou de l’analyse linéaire en un simple « bingo » des figures de style. Ils repèrent une métaphore ou une allitération, mais peinent à expliquer l’effet produit ou à lier le procédé au sens global du texte.
Pour les aider à structurer leur pensée et à dépasser le simple catalogage, j’ai conçu une fiche de synthèse sur les procédés d’écriture. Elle regroupe sur un seul support les outils essentiels de l’analyse littéraire. Je vous la partage aujourd’hui en espérant qu’elle pourra servir à vos classes de 3ème ou de Lycée.
Voici comment j’ai structuré cet outil pour qu’il soit le plus efficace possible :
1. Les figures de style : classer par l’intention
Au lieu d’une liste alphabétique indigeste, j’ai choisi de classer les figures par catégories d’effets, ce qui aide l’élève à chercher le sens avant le mot technique :
- L’Amplification : pour montrer comment l’auteur cherche à agrandir ou exagérer une idée (hyperbole, accumulation).
- L’Atténuation : pour les procédés qui adoucissent une réalité ou suggèrent l’implicite (litote, euphémisme).
- L’Opposition & l’Analogie :pPour regrouper les contrastes (oxymore, antithèse) et les images (comparaison, métaphore).
- La Substitution : pour comprendre les liens logiques de remplacement (métonymie, périphrase).
L’objectif est de leur faire comprendre que ces figures sont avant tout des procédés pour rendre le langage plus expressif.
2. La grammaire au service du sens
J’ai insisté sur le fait que l’analyse ne se limite pas aux figures de rhétorique. La fiche rappelle l’importance de « la manière dont s’exprime l’auteur » via la syntaxe et le lexique:
- La valeur des temps : distinguer l’action soudaine du passé simple de la description à l’imparfait.
- L’énonciation : l’analyse des pronoms (subjectivité du « Je » vs distance du « Il »).
- La ponctuation et les types de phrases : comment l’exclamation marque l’émotion ou comment les points de suspension indiquent le sous-entendu.
3. Clarifier la distinction genre / registre
C’est une confusion fréquente chez les élèves. J’ai donc séparé visuellement ces deux concepts :
- Les genres : définis comme la grande catégorie de l’œuvre (Récit, Théâtre, Poésie, Littérature d’idées) avec leurs codes spécifiques (didascalies pour le théâtre, vers pour la poésie, etc.).
- Les registres (tonalités) : définis comme l’émotion suscitée (rire, larmes, peur). J’ai précisé que les registres traversent les genres (un roman peut être comique, une pièce peut être satirique).
4. L’importance des sonorités
Enfin, une section est dédiée à la « musique » du texte, essentielle en poésie mais aussi dans la prose travaillée, avec les définitions claires des allitérations et assonances.
Comment l’utiliser ? Cette fiche fonctionne très bien comme support de différenciation ou comme « filet de sécurité » lors des premières analyses de textes. Elle force l’élève à se demander : « Quel outil l’auteur a-t-il utilisé pour produire cet effet ? ».
