Antigone à la barre : faire vivre la tragédie grecque par un procès fictif

Et si Antigone comparaissait devant un tribunal moderne ? C’est l’expérience pédagogique que nous avons menée en classe pour faire dialoguer Antiquité et citoyenneté. Les élèves ont incarné les différents protagonistes de la tragédie de Sophocle dans une mise en scène de procès, où la parole, l’argumentation et le jeu étaient au cœur de l’apprentissage.

Objectifs pédagogiques

  • Comprendre les enjeux de la tragédie antique.
  • Travailler l’oral argumentatif.
  • Prendre conscience des mécanismes judiciaires.
  • Coopérer et préparer une plaidoirie en équipe.
  • Réfléchir aux notions de loi, morale, justice et désobéissance civile.

Déroulement de l’activité

La salle de classe a été aménagée comme un véritable tribunal : juges, procureur, avocat de la défense, accusée, témoins et public. Chaque élève avait un rôle précis, tiré au sort grâce aux cartes, avec des fiches de préparation adaptées à son personnage.

Antigone était jugée pour avoir enfreint la loi de Créon en enterrant son frère Polynice. L’accusation s’appuyait sur l’ordre républicain, la défense plaidait la légitimité morale de son acte. Les témoins (Créon, Ismène, Hémon…) venaient à la barre livrer leur version des faits.

Une épreuve d’éloquence

Les élèves se sont prêtés au jeu avec sérieux et engagement. Ils ont dû maîtriser le lexique juridique, structurer leurs arguments, anticiper les objections, mais aussi écouter et rebondir. Les échanges étaient riches, parfois vifs, toujours respectueux.

Le président du tribunal gérait le bon déroulement de l’audience, jusqu’au délibéré final, où un jury citoyen composé d’élèves devait trancher le sort d’Antigone.

Mise en scène et immersion

Pour renforcer l’immersion, nous avons produit des supports visuels réalistes : schémas de disposition dans la salle, costumes, et Antigone était en robe grecque. Ces éléments ont renforcé l’implication et le sentiment de vivre une « vraie » expérience.

Témoignages d’élèves

« On a l’impression d’être dans une série, mais en grec ! »

« J’ai compris qu’Antigone n’était pas juste têtue, elle défendait quelque chose. »


Pourquoi cette activité fonctionne

Le procès d’Antigone permet de croiser les compétences littéraires, orales, civiques et sociales. Loin d’une simple lecture analytique, il transforme les élèves en citoyens penseurs, capables d’interroger les règles, la justice et la liberté de conscience.